Quelles sont les femmes politiques qui vont marquer 2025 ? Cette année, plusieurs femmes s’imposent comme des figures clés de la scène politique française. Après notre article très apprécié qui avait mis en lumière 11 personnalités incontournables sur la scène politique française, nous avons sélectionné six nouveaux profils. Zoom sur ces noms qui illustrent la richesse et la pluralité de la représentation politique féminine en France.
CLARA CHAPPAZ :
En 2025, Clara Chappaz s’impose comme l’une des figures montantes de la scène politique française. Après avoir foulé les bancs d’Harvard, l’ancienne directrice de la French Tech est devenue ministre déléguée à l’Intelligence artificielle et au Numérique à seulement 35 ans. Une nomination stratégique, alors que la France cherche à se positionner face aux géants américains et chinois dans la course à l’IA. Et pour cause, l’ambition de Clara Chappaz est claire et assumée : « Je veux faire de la France une grande puissance de l’intelligence artificielle », affirme-t-elle.
À l’origine de la création du Conseil national de l’IA et du Numérique (CIAN), celui-ci à pour objectif d’éclairer les décisions publiques en s’appuyant sur des expertises concrètes.
Elle devient également une figure médiatique en portant une parole claire sur la protection des mineurs sur les réseaux sociaux, affirmant publiquement : « Avant 15 ans, les réseaux sociaux, c’est non. » Elle a aussi pris l’initiative de faire supprimer le hashtag #SkinnyTok de TikTok, dénonçant ces contenus dangereux pour la santé mentale des adolescents. C’est également dans cette dynamique qu’elle défend un blocage par défaut de l’accès aux sites pornographiques pour les mineurs, avec une vérification d’âge systématique, défendant une ligne ferme pour limiter l’exposition précoce aux contenus violents et sexualisés en ligne.
En quelques mois, Clara Chappaz est devenue une incarnation rare : celle d’une ministre tech capable de faire dialoguer innovation, souveraineté et inclusion. Une présence nouvelle et singulière dans le paysage politique français.
MARINE TONDELIER :
Marine Tondelier s’affirme comme une femme politique engagée incarnant pleinement la combativité de l’écologie politique française. Réélue en avril 2025 avec 73 % des voix à la tête du parti Les Écologistes, elle incarne une ligne politique ancrée dans le réel. Issue d’Hénin‑Beaumont, où elle s’est longtemps opposée au Rassemblement national, Marine Tondelier reste une femme de terrain engagée localement en tant que conseillère municipale et conseillère régionale. Convaincue que l’on ne peut maîtriser un sujet politique sans aller à la rencontre de celles et ceux qui le vivent, elle arpente les marchés de sa ville, embarque pour une nuit à bord d’un langoustinier avec des pêcheurs artisanaux, ou encore accompagne des agriculteurs sur leurs exploitations pour comprendre leurs défis. Ces immersions nourrissent ses convictions et renforcent son combat pour une écologie populaire, concrète et connectée aux défis du terrain, illustrant parfaitement sa volonté que « l’écologie contre-attaque » face aux urgences climatiques et sociales.
RACHIDA DATI :
En 2025, Rachida Dati demeure une figure incontournable de la droite française, alliant expérience ministérielle et ancrage local. Ancienne garde des Sceaux, où elle a mené des réformes importantes sur la procédure pénale, les conditions de détention et la protection des victimes, elle occupe aujourd’hui le poste de ministre de la Culture depuis janvier 2024. Elle porte une vision ambitieuse visant à démocratiser l’accès à la culture, en cherchant à toucher des publics souvent éloignés des institutions culturelles, notamment dans les quartiers populaires. C’est dans ce même esprit, qu’elle travaille sur un plan de 98 millions d’euros pour améliorer l’accès à la culture en milieu rural. Parallèlement, elle est maire du 7e arrondissement de Paris depuis 2008, un poste qu’elle occupe avec constance et détermination. Elle multiplie les rencontres avec les habitants lors de permanences, visites de quartiers et événements locaux, convaincue que la proximité est la clé d’une politique efficace. À l’approche des municipales de 2026, Rachida Dati s’affirme comme une candidate majeure à la mairie de Paris, portée par la volonté d’insuffler un nouveau souffle à la capitale et de répondre aux défis quotidiens des Parisiens.
SANDRINE JOSSO :
Sandrine Josso, députée de la 7e circonscription de Loire-Atlantique, incarne une résilience politique et personnelle rare. Élue pour la première fois en 2017 sous l’étiquette La République en Marche, elle a su évoluer au sein de l’Assemblée nationale, passant par les groupes Libertés et Territoires et MoDem, tout en restant fidèle à ses convictions autour de l’environnement, de la santé publique et de l’aménagement du territoire. Ainsi, elle soutient des mesures en faveur de la transition écologique, milite pour un accès égalitaire aux soins, notamment dans les zones rurales, et plaide pour un aménagement équilibré du territoire afin de lutter contre la désertification médicale.
Toutefois, c’est en novembre 2023 que son parcours bascule. Victime d’une agression par soumission chimique perpétrée par l’un de ses collègues sénateurs, elle subit un traumatisme profond, physiquement et psychologiquement. Plutôt que de s’effacer, Sandrine Josso choisit de faire de cette épreuve un combat. Son retour à l’Assemblée nationale en janvier 2024 a été salué par une ovation. Devant ses collègues, elle a lancé : « La peur doit changer de camp », appelant à une mobilisation collective contre la soumission chimique. Plus qu’une simple élue, Sandrine Josso est devenue une figure emblématique dans la lutte contre les violences faites aux femmes, mêlant courage personnel, engagement politique et détermination à faire évoluer la société.
MARIE CHARLOTTE GARIN :
Élue députée pour la première fois en 2022 à seulement 26 ans, Marie-Charlotte Garin incarne cette nouvelle génération décidée à faire de la politique autrement. Elle se forme à Sciences Po Paris, où elle co‑anime un collectif d’aide aux sans‑abri et réfugiés, avant de se consacrer pleinement au militantisme écologique et féministe en rejoignant l’ONG Handicap International, puis Europe Écologie Les Verts en 2019. Collaboratrice de Grégory Doucet dès 2020 au sein de la mairie de Lyon, puis directrice de cabinet du 5ᵉ arrondissement, cet engagement sur le terrain devient le socle de sa candidature aux législatives, qui la propulse à l’Assemblée nationale en 2022. En 2024, alors que la dissolution de l’Assemblée nationale ouvre une nouvelle campagne législative dans un climat tendu, elle est réélue dès le premier tour avec plus de 51 % des voix. Un score qui confirme son ancrage local et sa capacité à mobiliser un électorat sensible aux causes écologiques et sociales.
Vice-présidente de la délégation aux droits des femmes à l’Assemblée, Marie-Charlotte Garin incarne un féminisme en actes et en propositions. Dès son arrivée en 2022, elle marque les esprits en portant, avec d’autres élues, une robe en hommage à Cécile Duflot pour dénoncer le sexisme à l’Assemblée. Elle défend aussi des mesures concrètes, comme la création d’un congé menstruel remboursé, pour adapter la loi aux réalités vécues par les femmes. Par son engagement et sa détermination, elle devient rapidement un symbole fort de la cause féminine.
LUCIE CASTETS :
À 37 ans, Lucie Castets s’est imposée en quelques semaines comme le visage inattendu d’une gauche en quête de renouveau. Haute fonctionnaire passée par l’ENA et la London School of Economics, elle a bâti sa carrière dans l’ombre, d’abord au ministère des Finances puis à la mairie de Paris, avant de cofonder en 2021 le collectif Nos services publics, qui milite pour un renouveau des administrations. Mais en juillet 2024, le Nouveau Front Populaire, en quête d’une figure consensuelle pour Matignon, la choisit pour porter ses couleurs. Au-delà des discours, elle a parcouru la France cet été-là, mêlant conférences et terrain militant, affirmant sa capacité à gouverner autrement : « un autre élan est possible ». Malgré le refus d’Emmanuel Macron, Lucie Castets n’a rien lâché. Elle a poursuivi son combat sur le terrain et dans les idées, en publiant son livre Où sont passés nos milliards ? en dénonçant l’idée que « les caisses sont vides » et en montrant que le démantèlement des services publics est avant tout un choix politique, et non une fatalité économique. Lucie Castets parle sobrement de sa vie familiale, mariée à une femme, mère d’une petite fille en revendiquant le droit à la normalité pour tous. À la croisée des mondes, technocratique et militante, Lucie Castets incarne une possible relève pour une gauche qui cherche à se réinventer.
Même si le chemin reste encore long jusqu’à la parité, les femmes politiques occupent le terrain. Ces citoyennes engagées luttent au quotidien pour faire entendre leur voix.
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